Le négatif... le positif
Leon Laffut©
Vous marchez dans l’animation de la grande ville,
les rues succèdent aux rues . . .
vous n’arrêtez pas de marcher
et les rues n’arrêtent pas de se succéder . . .
Où que se porte votre regard,
les rues dépassent l’horizon
vous marchez toujours . . .
l’angoisse monte en vous . . .
vous marchez encore . . .
vous ne croisez que des visages . . .
le reste vous est caché . . .
Puis . . . soudain . . .
la dernière rue . . .
la dernière maison . . .
et, devant vous . . .
le désert . . . immense et uniforme . . .
le vide . . .
Encore plus déprimant en portant des lunettes déformantes
José Hubert©
Vous errez dans la laideur de la grande ville,
les rues se succèdent devant vous . . .
vous vous fatiguez de marcher
et les rues ne cessent de se croiser . . .
Partout où se porte votre regard,
les rues vous repoussent à explorer
vous marchez tristement . . .
la peur grandit en vous . . .
vous marchez encore . . .
vous rencontrez des yeux hagards…
le reste vous est caché . . .
Puis . . . enfin . . .
la dernière ruelle . . .
la dernière maison . . .
et, devant vous . . .
les ténèbres . . . immense et monotone . . .
l’impossible . . . devant vos vieilles lunettes…
Plus « positif » avec de nouvelles lunettes
José Hubert©
Vous flânez dans la beauté de la grande ville,
les rues se dévoilent à vous . . .
vous ne vous lassez pas de marcher
et les rues ne se lassent pas de vous surprendre . . .
Partout où se porte votre regard,
les rues vous invitent à explorer
vous marchez joyeusement . . .
la curiosité grandit en vous . . .
vous marchez encore . . .
vous rencontrez des sourires . . .
le reste vous est offert . . .
Puis . . . enfin . . .
la dernière ruelle . . .
la dernière demeure . . .
et, devant vous . . .
le désert . . . vaste et varié . . .
le possible . . .
devant vos nouvelles lunettes…
Photo d'une oeuvre de Tapiès (expo Bozar, Bruxelles)