Prendre conscience, accepter, dépasser ses a priori, préjugés, idées préconçues
Les a priori, préjugés, idées préconçues
La marche sur le feu est un rite ancestral pratiqué par la communauté tamoule à l’île de la Réunion. Il illustre à quel point les a priori, ces idées préconçues et préjugés qui nous habitent, peuvent entraver nos actions. Le principe est simple : lors d’une cérémonie sacrée, dont je ne détaillerai pas les étapes symboliques, il faut traverser d’un pas serein et déterminé le « trou de feu », une fournaise de braises ardentes qui s’étend sur cinq à six mètres de long et quatre mètres de large.
Cette épreuve spectaculaire se termine par un bain de pieds dans un mélange de lait, de sable et d’eau. À chaque pas, les pieds des participants s’enfoncent dans le lit de cendres incandescentes. Face à ce spectacle, les non-initiés, pourtant intelligents, sont saisis de stupeur et s’exclament sans réfléchir : « Ce n’est pas possible, il y a un truc ; en tout cas, ce n’est pas pour moi ! ». Cette réaction épidermique s’explique sans doute, en partie, par le rapport ambigu que nous entretenons avec le feu. Cet élément vital, qui a permis à notre espèce de survivre et de se transmettre un savoir, a aussi été un instrument de destruction et de souffrance, comme en témoigne le bûcher de Jeanne d’Arc.
Des chercheurs ont étudié ce phénomène qui semble défier les lois de la physique. Leur verdict, dont je ne rapporterai pas les arguments scientifiques, est sans appel : « C’est possible sans aucune tricherie, il suffit d’avoir des pieds et de marcher ! ». Bien entendu, il ne faut pas s’attarder au milieu du brasier, mais simplement marcher « normalement ».
Cette expérience montre que les a priori, mais aussi les croyances - acquises au fil de nos apprentissages - peuvent nous empêcher d’oser et de changer des comportements qui ne nous valorisent pas, voire qui nous dévalorisent.
« Ce n’est pas parce que les choses sont inaccessibles que nous n’osons pas, mais parce que nous n’osons pas que nous les rendons inaccessibles ».
Sénèque, citation.
P.S. Explication scientifique (Wikipédia).
Les scientifiques expliquent le phénomène par le fait que le bois et le charbon, contrairement aux métaux, ont une faible capacité calorifique et sont très mauvais conducteurs de la chaleur. Si le marcheur ne s'arrête pas en route et que ses pieds sont secs, la braise à 700 °C n'a pas le temps de le brûler. Enfin l'isolation que constitue une peau fortement calleuse et les cendres à 55 °C, ainsi que l'état sphéroïdal sont d'autres facteurs expliquant ce phénomène. Photos issues d'Internet.