Le souffle, c’est la vie !
Le souffle, c’est la vie !
La naissance : un passage, la lumière et l’air frais au bout du tunnel.
Mais, au-delà des constats très terre à terre, c’est l’histoire d’un ancrage définitif, l’histoire d’une marque enracinée dans le souffle.
Le premier souffle, d’abord une inspiration puis une expiration de relâchement, une première manifestation de libération, d’indépendance, de liberté. La liberté, son concept et son vécu sont directement en rapport avec l’expression du premier souffle, des premières respirations spontanées, en toute autonomie. Il s’agit d’un mouvement ventilatoire spontané, réussi par soi-même pour soi-même.
La première respiration[1],
la force d’inspirer, d’aspirer,
la sagesse d’expirer, de rejeter, de laisser faire.
Une marque indélébile
pas dans la tête,
en rapport avec un savoir issu de l’intelligence,
mais dans l’ être total
un ancrage dans le corps
mémorisé en connaissance
grâce une expérience vécue et réussie.
En tout cas, le premier souffle, phénomène originel
pour une preuve irréfutable,
de la possibilité qui est offerte à chacun
de VIVRE
des expériences d’indépendance, d’autonomie.
Donc d’ETRE ici-maintenant
dans le monde
tel qu’il inspire chacune et chacun.
Liberté chérie…
La liberté… ses expressions primordiales : respirer libre par soi-même pour soi-même à l’air libre. Ses manifestations contraires d’enfermement, d’emprisonnement dans la quotidienneté : le manque d’air, le souffle coupé, ces respirations sifflantes […] paroles inarticulées pour exprimer la souffrance indicible de l’être[2]et ces gens qui nous pompent l’air, parfois des proches, parfois le père autoritaire, la mère castratrice, la sœur ou le frère dominateurs et tous ceux qui enferment les autres dans leurs envies égoïstes et possessives.
Au quotidien, dans le ressenti physique de la respiration : un ancrage psychologique, une référence universelle, par rapport au vécu de la liberté de mouvement et de penser et, a contrario, l’expérience des limites, des contraintes, qui enferment, étouffent les modes d’expression singuliers de personnes différentes.
Le souffle, c’est la vie ! , mais Il est trop discret ! Il a même le tort d’être inconscient, puisqu’il est assez fier pour ne se manifester aux humains que lorsqu’il est perturbé. Et, parfois, c’est déjà trop tard…[3]
La respiration, donc le souffle, apparaît étroitement liée aux états affectifs. L’émotion essouffle ou fait haleter, la surprise coupe le souffle, la dépression arrache des soupirs, tandis que la sérénité s’accompagne d’une respiration paisible[4].
Le souffle est une réalité physiologique et physique avérée, élevée au rang de symbole de naissance et de vie, non seulement de la vie physique de l’homme, mais aussi de l’âme (esprit).
Le souffle, c’est la vie !
[1] Le nouveau souffle. José Hubert, Jacques Lecomte. Editions EMPC, Charleroi, Chiron, Paris, 1991, p.1.
[2] F.B. Michel, H. Dhivert-Donnadieu dans Le nouveau souffle J. Hubert, J. Lecomte, EMPC, Charleroi, Chiron, Paris, 1991, préface p.9.
[3] F.B. Michel, H. Dhivert-Donnadieu dans Le nouveau souffle J. Hubert, J. Lecomte, EMPC, Charleroi, Chiron, Paris, 1991, préface p.9.
[4] A. Haynal.