Marc HUBERT. Achille'machine, Achille le graveur au BPS 22.
En pensant à Marc. Le temps passe, la cicatrice s'affine mais elle est bien présente comme une marc(que) indélébile, plus fine toutefois, qui continue à briller ; les ondes et vibrations ne sont-elles pas éternelles ?
J'ai assisté à deux moments clé, je dois l'avouer. Le dernier départ de Marc, en ambulance, il n'allait plus revoir son canapé. Il y a plus de trois années.
L'installation d'Achille's machine dans la camionnette du BPS 22, Province du Hainaut. Il y a quelques jours, le 27 avril.
Ce dernier m'a replongé dans le premier.
Je suis en train de persister de rendre libre l'espace de la rue Neuve à Montignies-sur-Sambre où Marie Jo avait laissé tant de marc(ques) écrites, tant d'elle, tant de larmes, je n'en doute pas.
Une de mes missions c'est de faire vivre Marc à travers son œuvre, car pour moi s'en est une et non des compositions diverses et disparates.
Marc à travers ses peintures matiéristes fleurtait avec le chaos primitif, il en a fait naître un piéton tellement préoccupé par ses racines, son passé, ses racines au sens le plus « matériel » au niveau de la transmission générationnelle humaine (« d'où je viens »). « Où j'en suis » l'a bouleversé avec la notion de justice, de liberté (référence au palais de justice de Bruxelles, les panneaux routiers et leurs indications et interdits).
Puis la maladie : l'obligation de s'adapter, se recentrer, se recadrer (apparitions de figures géométriques dans ses compositions), mais vivre, avant tout vivre, profiter du moment présent, en jouir, en tirer du plaisir ; le désir de « mouvement » envers et parfois contre tout, espérer, y croire (de l'orange dans ses compositions, un piéton qui marche le plus souvent vers la droite, regard porté vers le futur).
BIEN ENTENDU, c'est mon rapport à ce qui s'est passé, cela sans doute m'arrange.
En tout cas, Marc a donné du temps à la vie d'une façon singulière avec excès parfois, même souvent à certains moments : un être sensible, fragile, fragilisé dans la fragilité parfonde de sa structure psychologique.