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José HUBERT, actualité et réflexions
6 novembre 2021

Spectateur... regardeur

 

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Vous pouvez êtes un spectateur pressé devant cette œuvre de Magritte, ou vous positionner en regardeur attentif prenant le temps, réfléchissant, voire méditant : que voyez-vous ? Ce tableau éveille-t-il (ou réveille-t-il) quelque chose de particulier en vous ?

Dans le rapport sujet - observateur que je vous propose d’être un instant -  objet - élément regardé, en l’occurrence le tableau -, au-delà de voir, donc de la perception par le sens de la vue,  il y a ce qu'on reconnaît et ensuite, éventuellement, ce qu’on nomme avec des mots, des phrases et des discours inhérents à nos habitudes fondées sur des apprentissages antérieurs. C’est ce qui a amené certains à dire que l’on ne « voit » que ce qui est déjà présent dans nos cerveaux ; en fait, la plupart du temps, on ne fait que coller la réalité extérieure à notre réalité intérieure. C’est l’intentionnalité de la conscience considérée comme une force d’intégration de divers processus psychologiques.

Certains artistes ne moment pas leurs compositions, laissant libre cours à la projection et aux interprétations des spectateurs en leurs offrant parfois quelques clés, mais pas systématiquement. Un des mécanismes de défense de la personnalité tout à fait "banal" et habituel, inconscient, si on n'en prend pas conscience, est la projection. Les regardeurs décolleront-ils alors de leurs a priori, idées préconçues, références et croyances de toutes sortes, intégrées avec le temps au rythme de leurs envies, aspirations, désirs et frustrations ? Si c’est le cas, ce sera par un réaménagement, une réorganisation et une mise en relation de contenus intérieurs mémorisés, épars, qui risquaient de ne jamais se confronter, alors que cela devient à présent possible dans la rencontre provoquée par ce qui s’installe, l’instant d’une présence, en tant que véritable miroir.

D'autres intervenants dans le milieu de l’art pensent qu'une œuvre n’est terminée que quand elle est nommée par l’artiste, c'était le cas de Magritte qui ouvrait alors son univers surréaliste de façon « réaliste » au spectateur qui avait alors l'opportunité de se positionner en regardeur et d’entrer dans une rencontre entre le monde de l'artiste et le sien, son "univers" personnel ; ce rapport singulier est susceptible d'élargir la dimension de celui-ci au niveau informatif, dans le sens d’un développement personnel, et pourquoi pas d’un dépassement original.

En présence d’une œuvre d’art, l’idéal n’est-il pas une double rencontre ? la première, sans bénéficier de la manière dont l’œuvre a été nommée pour une raison ou une autre par l’artiste ou le milieu, la deuxième, dans un second temps toujours, confrontée à l’intitulé s’il existe. J.H.

Photo dans Arts Libres, la Libre Belgique du 3/11/2021, page 14.

De Magritte, « La Perspective amoureuse » qui a été vendue à Paris pour 12,4 millions d’euros frais compris.

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