Le spectateur qui devient REGARDEUR
Réflexion à propos de ce qu’une personne singulière induit inconsciemment dans son propre regard, parfois !
Il est possible de passer à côté de ce que la vie nous offre à découvrir qui ne peut être capté que par nos 5 sens.
De deux choses l’une : ou bien on traverse la vie comme un voyageur, qui se contenterait d'observer sans participer à l'action : un simple spectateur neutre, relativement insensible, pour qui l’existence est incolore, inodore, insipide, et qui n’aurait pas conscience de l’urgence de s’en délecter tant qu’il est encore temps – le piège du : « Ah si j’avais su… Ah si c’était à refaire » lui pend au nez – ou bien on se comporte en regardeur singulier.
Le percepteur en tant que personne unique, responsable, est plus qu’un simple capteur, plus qu’un récepteur dont le mouvement intentionnel vers ce l’entoure s’appelle la perception d’informations. C’est un être humain avec sa sensibilité, marqué par les traces intimes de son passé, qui, au lieu de se contenter de « voir », possède certaines capacités à développer pour en faire des compétences afin de devenir un regardeur, un observateur éclairé, voire un examinateur.
Je suis un grand regardeur de toutes choses, rien de plus, mais je crois avoir raison ; toute chose contient une pensée ; je tâche d'extraire la pensée de la chose (Hugo, Rhin, 1842, p. 381).
Elle regardait (…) parce qu'il faut bien regarder quelque chose quand on a les yeux ouverts (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 302).
Tâche de gagner du temps, de vivre au jour le jour. Ne regarde pas au-delà de la journée qui s'ouvre (Mauriac, Mal Aimés, 1945, ii, 1, p. 187).
Le comportement du regardeur ne s’apparente pas à celui du séducteur – tout au plus, et rarement, à celui d’un charmeur, ce qui l’aide sans doute à se rassurer – ni à celui du voyeur qui présente un trouble de la sexualité consistant à épier autrui à son insu dans des conduites impliquant l'intimité (rapports sexuels, toilette, défécation, miction).
C'est par touches légères qu'il dessine, si bien qu'il est difficile de contredire catégoriquement cet artiste, ce séducteur (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.238).